mardi 18 mai 2010

Robin des Bois et Crazy Night


Cette semaine, le spectateur a le loisir de choisir entre deux formes d'entertainment : le film épique ou la comédie farfelue. Robin des Bois de Ridley Scott s'inscrit plus que jamais dans la première catégorie. Le réalisateur a souhaité moderniser la vie du célèbre hors-la-loi. Il a donc décidé de raconter comment Robin Longwood, humble archer au service de la Couronne britannique, est devenu Robin des Bois. La suite a déjà été maintes fois filmée et si l'on excepte le dessin animé Disney et la version parodique de Mel Brooks, le héros au collant vert s'est vu incarné successivement au cinéma par Douglas Fairbanks, Errol Flynn, Don Taylor, Richard Todd, Sean Connery et Kevin Costner (la liste est non exhaustive). Russell Crowe ayant déclaré que le film de ce dernier était digne d'un clip de Bon Jovi, on mesure l'assurance du comédien à décocher ses flèches.

Cette arrogance (mais on ne peut lui donner tort !) ne doit pas faire croire que l'on assiste à un spectacle révolutionnaire. Si les clichés sont moins visibles et la sobriété plutôt de mise, le récit n'échappe pas aux arrangements historiques et autres scories à la limite du vraisemblable. Russell Crowe ne renouvelle pas non plus le type de héros qui a fait sa gloire et l'on a presque l'envie coupable de rebaptiser le film  Gladiator à Sherwood  tant certains plans de ce Robin des Bois renvoie au péplum déjà réalisé par Ridley Scott.

Russell Crowe

Là où le cinéaste tranche avec ses prédécesseurs, c'est dans sa vision du personnage de Marianne, moins caricaturale et vraie partie prenante de l'histoire. Le choix de la lumineuse Cate Blanchett pour l'incarner n'y est pas pour rien et le couple qu'elle forme avec Russell Crowe reste séduisant.

Sans éclat particulier et avec suffisamment de savoir-faire pour que l'on passe un bon moment, Ridley Scott, qui s'est montré si inconstant ces dernières années que l'attente générée par ce nouvel opus n'était pas démesurée, signe une épopée chevaleresque honorable qui risque fort de vite tomber dans l'oubli.


Un couple de quarantenaires usés par la routine décident de passer une soirée dans un des restaurant les plus courus de Manhattan. Sans réservation, ils prennent la place d'un autre couple, les Triplehorn. Mais à peine leurs entrées entamées, ils sont confondus par des gangsters à la recherche des Triplehorn. Les voilà partis pour une nuit pas comme les autres... 

La complicité qui unit les deux interprètes est la principale réussite de cette comédie sans prétention. Steve Carrell, célèbre depuis 40 ans toujours puceau et Little Miss Sunshine, et Tina Fey qui s'est distinguée par ses imitations de Sarah Palin, incarnent à merveille ce couple qui cherche à retrouver le feu sacré. La soirée haut en couleurs dont ils vont être les héros involontaires est souvent plaisante et pimentée de répliques bien senties. L'apparition de comédiens reconnus dans des petits rôles ou des caméos (Mark Whalberg, James Franco, Ray Liotta, Mark Ruffalo), apportent à l'ensemble une incongruité sympathique. Un divertissement qui n'est pas exempt d'un certain formatage mais que Steve Carrell et Tina Fey, par leur douce folie, arrivent à rendre acceptable. 

Antoine Jullien 


1 commentaire:

  1. Je me trompe peut-être, mais on sent une critique acerbe en lame de fond -mais presque invisible et insondable- pour ce qui est de l'avis sur Robin de Bois.
    "Cette arrogance (mais on ne peut lui donner tort !)" en est un exemple flamboyant. Et surtout que c'est bien vrai. Pauvre Costner, au passage...
    Quant au second film... disons que la BA et la critiquent donnent envie d'aller le voir !

    Steady as she goes!

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