mercredi 7 septembre 2011

La grotte des rêves perdus


Quel diable d'homme ce Werner Herzog ! L'un des plus aventureux cinéastes de notre temps revient là où on ne l'attendait pas, au fond d'une grotte du paléolithique. Il a réussi à obtenir l'autorisation exceptionnelle de filmer ce trésor révélant des peintures rupestres de plus de 30 000 ans, soit deux fois plus anciennes que celles de Lascaux. Interdit au public, le lieu a été découvert en décembre 1994 dans les vallées de l'Ardèche par l'archéologue Chauvet qui lui a donné son nom. Herzog a du subir des contraintes de tournage très strictes, ne pouvant filmer que quelques heures par jour à cause du taux très élevé de dioxyde de carbone. Le résultat est époustouflant. 

Depuis l'explosion de la 3D, le spectateur subit régulièrement des films qui auraient mieux fait de se passer de ce support mal exploité et sans intérêt. Plus que son compatriote Wim Wenders dans Pina, Herzog utilise le relief de manière éclatante. Pour la première fois, on a le privilège de pénétrer dans un lieu inaccessible comme si l'on faisait réellement partie des visiteurs de l'endroit. La force de la 3D démultiplie l'impact de la caverne sur le spectateur ébahi. Non seulement il contemple, admiratif, une page de l'histoire de l'humanité mais il vit aussi physiquement cette découverte majeure. La Grotte des rêves perdus redonne ses lettres de noblesse à un procédé que seul James Cameron avait su manier. 

Outre son aspect visuel, le documentaire a une grande valeur pédagogique par les nombreuses interventions des spécialistes de la préhistoire qui racontent, à travers les dessins représentant mammouths, chevaux, rhinocéros, la vie de nos ancêtres. Par la voix de Volker Schlöndorff, Herzog s'interroge aussi sur les origines de l'homme et sur la valeur inestimable que ces oeuvres peuvent apporter à notre société actuelle. Un film rare, une plongée envoûtante dans l'un des berceaux de l'humanité. 

Antoine Jullien



DVD et Blu-Ray disponibles chez MetropolitanVidéo.

1 commentaire:

  1. Je ne peux qu'adhérer, c'est un film à voir absolument, à croire que la 3D va bien aux documentaires ! ;)

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