vendredi 20 avril 2012

Selection officielle Cannes 2012


Comme à l'accoutumée, le petit milieu du cinéma retient son souffle à l'annonce de la sélection du festival de Cannes, dont le président du jury est cette année le cinéaste italien Nanni Moretti. Thierry Frémeaux, le délégué général, nous propose une compétition plutôt alléchante, composée de 22 films, allant de grands noms à de nouveaux venus dans le saint des saints du septième art.

La première constatation est le retour en force du cinéma américain, après des années de disette, et la confiance établie en une jeune génération de cinéastes. En effet, trois réalisateurs yankee viennent pour la première fois défendre leur film en compétition : Wes Anderson avec Moonrise Kingdom (voir article) dont on savait déjà qu'il faisait l'ouverture, Jeff Nichols (Mud), un an tout juste après le succès  de Take Shelter qui lui avait valu le Grand Prix de la Semaine de la Critique, et Lee Daniels, remarqué à Un Certain Regard grâce à Precious en 2009, qui réalise son troisième long métrage, The Paperboy, qui marquera également le retour de Nicole Kidman sur le tapis rouge. A cela s'ajoute la présence de deux autres films américains réalisés par des cinéastes austaliens talentueux : Lawless de John Hillcoat, d'après un scénario de Nick Cave, et Killing them Softly dans lequel Andrew Dominik dirige à nouveau Brad Pitt, cinq ans après L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. 

Killing them softly d'Andrew Dominik 

Deux autres longs métrages à forte tonalité anglo-saxonne défendront leur chances : Cosmopolis de David Cronenberg, soit la quatrième participation en compétition du réalisateur canadien qui filme un inédit Robert Pattinson dans un New York endiablé (voir article). Et sa partenaire de Twilight, Kirsten Stewart, sera elle aussi à l'affiche d'un film en compétition, Sur la route, adaptation du livre culte de Jack Kerouac, réalisée par le brésilien Walter Salles. Les deux films sortiront dans les salles au moment du festival, le 23 mai.

Sur la route de Walter Salles 

Si les organisateurs mettent l'accent sur un renouveau du cinéma américain, ils misent en revanche sur les valeurs sûres du cinéma français. Trois ans après leurs opus respectifs, Jacques Audiard et Alain Resnais sont à à nouveau en compétition. Le premier avec De rouille et d'os (en salles le 17 mai) avec Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts, la révélation de Bullhead. Le second, dans Vous n'avez encore rien vu, nous propose une variation sur Eurydice d'Anouilh avec son casting d'habitués (Arditi, Azema, Wilson) auquel vient s'ajouter Denys Podalydès et Michel Piccoli. Le même Piccoli sera aussi dans Holy Motors de Leos Carax, soit le retour de l'enfant terrible du cinéma français, treize ans après Pola X. Enfin, si Michael Haneke est autrichien, son onzième long métrage, Amour, qui a réussi le miracle de faire sortir de sa retraite l'immense Jean-Louis Trintignant, n'en n'est pas moins une production française interprétée par Emmanuelle Riva et... Isabelle Huppert, fidèle parmi les fidèles du cinéaste.

Amour de Michael Haneke

Cannes ne serait pas Cannes sans son lot d'habitués : Abbas Kiarostami (Like Someone in Love, tourné au Japon), Ken Loach (La part des Anges, sa onzième participation en compétition, record absolu !), et le mexicain Carlos Reygadas (Post Tenebras Lux) sont de la partie.

Deux réalisateurs seront particulièrement guettés : le roumain Cristian Mungiu, cinq ans après sa Palme d'Or glanée pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, qui nous revient avec Beyond the hills, un film sur la religion. Et le réalisateur italien Matteo Garrone, auréolé d'un Grand prix en 2008 pour Gomorra, nous propose cette fois un long métrage sur la télé-réalité intitulé Reality.

Beyond the hills de Cristian Mungiu 

L'Amérique du Sud quasi absente, c'est vers l'Asie qu'il faudra se tourner avec la présence de deux réalisateurs coréens : Hong Sang Soo qui a tourné In Another Country avec Isabelle Huppert et Im Sang Soo, qui, deux ans après The Housemaid, nous revient avec un nouveau long métrage sulfureux, The Taste of Money. 

Pour rendre hommage au regretté Claude Miller, disparu le 4 avril dernier, le festival a décidé de présenter en clôture son ultime film, Thérèse Desqueyroux, adaptation du roman de François Mauriac, interprété par Audrey Tautou et Gilles Lellouche

Quant à Un Certain Regard, partie intégrante de la sélection officielle, on y retrouve plusieurs longs métrages qui ont été longtemps envisagés pour la compétition : Laurence Anyways du très talentueux Xavier Dolan, Le grand soir du tandem Kervern/Delépine, Aimer à en perdre la raison de Joachim Lafosse et Elefante Blanco de Pablo Trapero, le réalisateur de Carancho. A noter dans cette section la présence de Brandon Cronenberg, fils du célèbre cinéaste cité plus haut, qui présentera son premier film, Antiviral. 

Le grand soir de Gustave Kervern et Benoît Delépine 

Enfin, à l'occasion du 65ème anniversaire du festival, son président, Gilles Jacob, présentera Une Journée particulière, une compilation d'images d'archives montrant les coulisses de l'évènement depuis sa création.

Un belle programmation en perspective à découvrir sur la Croisette du 16 au 27 mai.



Film d'ouverture (en compétition)

Moonrise Kingdom de Wes Anderson

En compétition

De rouille et d'os de Jacques Audiard
Holy motors de Leos Carax
Cosmopolis de David Cronenberg
The Paperboy de Lee Daniels
Killing them softly d'Andrew Dominik
Reality de Matteo Garrone
Amour de Michael Haneke
Lawless de John Hillcoat
In another country d'Hong Sang Soo
The taste of money d'Im Sang Soo
Like someone in love d'Abbas Kiarostami
La part des anges de Ken Loach
Dans la brume de Sergei Loznista
Beyond the hills de Cristian Mungiu
Après la bataille de Yousry Nassralah
Mud de Jeff Nichols
Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais
Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas
Sur la route de Walter Salles
Paradis : amour d'Ulrich Seidl
Jagten de Thomas Vintenberg

Film de clôture

Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (Hors compétition)

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