mercredi 16 octobre 2013

Le cinéma, un art collectif


Mon Cinématographe reprend l'année en cours et il s'est est passé des choses ces derniers mois, de la nouvelle convention collective signée entre les mastodontes de la production et plusieurs syndicats, à la divulgation des coulisses du tournage de La vie d'Adèle en passant par la mort de Patrice Chéreau.

Les grands créateurs disparaissent, le métier tend à se précariser, les méthodes (contestables) d'un cinéaste éclatent au grand jour, autant de nouvelles qui rendent bien compte de l'aspect kaléidoscopique du cinéma dans lequel les réalisateurs ne seraient rien sans leurs techniciens et qui rappellent à chacun que le cinématographe est d'abord un art collectif.

On salue, à juste titre, la disparition du réalisateur de La Reine Margot en n'oubliant pas de mentionner la galerie de grands comédiens qui ont travaillé avec lui et qui ont nourri son travail, de même que sa collaboration avec des personnes tel que Claude Berri, Danièle Thompson où le chef opérateur Eric Gautier n'est certainement pas pour rien dans la réussite de ses films.

Qu'Abdellatif Kechiche ait ses propres méthodes pour diriger ses acteurs, soit, qu'il malmène ses techniciens et manipule à sa guise les règles d'un tournage n'est pas une chose acceptable, malgré ses qualités de cinéaste. Le grand démiurge créateur, personnifié par Kubrick ou Orson Welles, aura toujours besoin d'un cadreur, d'un monteur, d'un ingénieur du son. On a tendance à négliger trop souvent la fabrication des films en se concentrant uniquement sur le film lui-même.

Quant à la nouvelle convention collective signée le 8 octobre dernier, qui avait pour but de fixer les rémunérations des techniciens, elle semble aller davantage vers le compromis entre les gros producteurs et les plus fragiles qui voyaient dans ce texte la mise à mort de leurs futurs projets car il prévoyait des surcoûts qui pouvaient mettre à mal la concrétisation de certains films. Un équilibrage bienvenu qui permettra, on l'espère, de réduire le fossé parfois gigantesque entre les très gros films (entre 30 et 50 millions d'euros de budget) et les tous petits (moins d'1 million).

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