mardi 29 juillet 2014

Les sorties de l'été

 
Mon Cinématographe vous propose un panorama des sorties ciné de l'été avec les critiques de : 

- Notre coup de cœur, le formidable Boyhood de Richard Linklater qui est en soi un projet insensé, tourné sur une période de douze ans avec les mêmes acteurs dont Patricia Arquette, Ethan Hawke et Ellar Coltrane que l'on voit grandir sous nos yeux. Ne passez pas à côté de ce très beau moment de cinéma. (Sortie le 23 juillet).

- La planète des Singes : l'Affrontement de Matt Reeves, suite plus spectaculaire et plus attendue de La Planète des Singes : Les origines qui avait su habilement relancer cette inépuisable franchise. (Sortie le 30 juillet).

- Mister Babadook de Jennifer Kent, auréolé au dernier festival de Gérardmer qui, sans être la sensation annoncée, est une réussite du film de croque-mitaine. (Sortie le 30 juillet).

- The Raid 2 de Gareth Evans, un deuxième volet nettement supérieur au premier opus qui propose des séquences d'action absolument ébouriffantes. (Sortie le 23 juillet).


- La Dune de Yossi Aviram, un premier film intriguant porté par un Niels Arestrup impérial.
(Sortie le 13 août).

- Les Combattants de Thomas Cailley, remarqué lors de la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes, est un mélange inégal de chronique naturalise et de film plus fantastique dont on retient surtout le magnétique présence d'Adèle Haenel. (Sortie le 20 août).

- Sils Maria d'Olivier Assayas, une œuvre intéressante mais trop théorique sur le métier d'actrice qui met le spectateur à distance, malgré la très juste interprétation de Kristen Stewart. (Sortie le 20 août).

- Seconds de John Frankenheimer, une rareté réalisée en 1966, située dans la lignée des grands thrillers paranoïaques de l'époque, qui ressort dans une très belle copie restaurée. (Sortie le 16 juillet).

- Des Chevaux et des hommes, une oeuvre particulièrement atypique de l'islandais Benedikt Erlingsson. (Sortie le 23 juillet).

- Et enfin la Palme d'Or 2014, le sublime Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan. (Sortie le 6 août).

Passez un très bel été ! 

La bande annonce de Whiplash


Whiplash, déjà auréolé du Grand Prix à Sundance, a été la sensation du Festival de Cannes et nous vous avions dit à quel point ce film était une éclatante réussite. Vous pouvez d'ailleurs retrouver l'interview du réalisateur Damien Chazelle et de l'acteur J.K. Simmons ICI.

Ce premier long métrage raconte la relation âpre et conflictuelle entre un éminent professeur de musique et son jeune élève, batteur de jazz prometteur. Damien Chazelle s'est inspiré de sa propre expérience pour filmer la musique comme une torture sportive et psychologique, particulièrement éprouvante.

La première bande-annonce vient d'être publiée et rend bien compte de l'incroyable intensité que provoque ce film qui est dorénavant un concurrent sérieux pour les prochains Oscars. Pour le découvrir sur nos écrans, il faudra patienter jusqu'au 24 décembre. Et oui, c'est (beaucoup) trop long ! 




samedi 12 juillet 2014

A la recherche de Vivian Maier



Après Sugar Man, voilà une autre histoire de renaissance artistique. A l'instar du chanteur Sixto Rodriguez, la photographe Vivian Maier a vécu dans l'ombre toute sa vie jusqu'à ce qu'un jeune homme, John Maloof, ne découvre par hasard, dans un garde-meuble, le travail de cette femme et ne se décide à le mettre en lumière. Mais à la différence de Rodriguez, Vivian Maier, décédée en 2009, n'aura même pas connu une gloire tardive de son vivant. Ce documentaire, co-réalisé par John Maloof , nous explique par le menu son incroyable découverte, le retentissement international qu'elle a engendré, puis explore, à travers de nombreux témoignages, la vie de cette femme mystérieuse qui fut nounou durant toute sa vie.

Le film a le mérite indéniable de mettre à l'honneur le talent incontestable de Vivian Maier. Grâce aux nombreux clichés qui nous sont présentés et qui témoignent de son insatiable curiosité pour les choses du quotidien, on est stupéfait par le talent de cette femme qui a su saisir avec une intensité inouïe les inconnus qu'elle croisait lors de ses moments libres. Munie de son inséparable Rolleiflex, elle prit tout au long de son existence plus de 10 000 photographies sans jamais les montrer. Ce mystère est le fil rouge du film mais également son principal questionnement. Pourquoi cette femme n'a-t-elle jamais dévoilé son travail ? Et aurait-elle souhaité le voir exposé de la sorte aujourd'hui ? On ne peut pas faire parler les morts et l'on se retrouve donc devant des suppositions et conjectures. Si l'intention première de John Maloof semble tout à fait louable, on est tout de même légèrement embarrassé face à cette appropriation de l’œuvre de Maier, toujours non reconnue par les musées et institutions officielles mais exposée dans des galeries du monde entier. Un opportunisme un peu agaçant complaisamment mis en scène dans le documentaire, notamment lorsque Maloof recrée le moment de la vente aux enchères et de l'acquisition des boîtes de pellicules de la photographe. 

 Woman at New York Public Library © Vivian Maier-Maloof Collection

A la recherche de Vivian Maier porte bien son titre car il veut sonder la personnalité de cette femme excentrique. Qui était-elle ? Afin de répondre à cette épineuse question, les réalisateurs sont partis interviewer les enfants dont Vivian Maier avait la garde mais également ses rares amies. Tous décrivent une femme étrange, aux origines françaises, qui vécut seule jusqu'à sa mort. Mais le documentaire devient plus déplaisant lorsque les protagonistes révèlent des éléments moins reluisants d'elle-même qui paraissent alors totalement inutiles pour la compréhension de son œuvre. On sent la pâte de Charlie Siskel, co-réalisateur du film avec Maloof et producteur de séries télé, qui n'hésite pas à prendre à maintes reprises les chemins du storytelling, sans qu'on ne soit tout à fait convaincu ni par la véracité des propos ni par l'honnêteté du dispositif. 

Malgré sa facture classique, cette narration est aussi d'une grande efficacité, utilisant des images super 8 tournées par Viviane Maier et surtout sa voix qu'elle enregistrait régulièrement lors de petits films dans lesquels elle interrogeait des passants. De ce matériel important se dessine une femme complexe, étonnamment libre, qui a voulu refléter son époque avec une apparente modestie. Même si ce documentaire n'évite pas certains écueils dont celui de l'auto-promotion gratuite, il donne l'envie de se plonger dans l’œuvre d'une inconnue qui, par la singularité de son travail et de son existence, ne peut que nous fasciner.

Antoine Jullien

Etats-Unis - 1h24
Réalisation et Scénario : John Maloof et Charlie Siskel.


mercredi 9 juillet 2014

Séance de rattrapage : Edge of Tomorrow


Voilà une superproduction hollywoodienne qu'on attendait pas et qui a su créer la surprise, d'où cette tardive séance de rattrapage. Sans être un triomphe, Edge of Tomorrow poursuit une belle carrière dans les salles, plébiscité par un bon bouche à oreille. Il est vrai que le film de Doug Liman est sans aucun doute la meilleure proposition de blockbuster de l'été.

Si vous aviez le fantasme de voir Tom Cruise mourir et ressusciter en permanence, ce film est fait pour vous. En effet, l'acteur campe un lieutenant colonel de l'armée qui est appelé à combattre contre une invasion extraterrestre. Sauf que son personnage est un pleutre qui tente par tous les moyens d'éviter le combat. Ce n'est pas la première fois que la star de Mission : Impossible met à mal son degré d'héroïsme. Dans La Guerre des Mondes de Spielberg, il incarnait un père fuyant déjà une invasion d'aliens, dépassé par l'élan patriotique de son fils. Dans Edge of Tomorrow, il se retrouve plongé au cœur d'un nouveau débarquement, sorte de remake futuriste de celui de 1944,  et va, pour des raisons qu'on vous laissera découvrir, mourir puis revivre perpétuellement le même jour. L'accroche de l'affiche du film résume à elle seule son pitch : Vivre, Mourir, Recommencer. 


Le long métrage, adapté du roman du japonais Hiroshi Sakurazaka, est un croisement très réussi entre Un Jour sans fin et Starship Troopers, mêlant brillamment le décalage temporel du premier à l’efficacité spectaculaire du second (avec certaines ressemblances dans l'intrigue), sans la dimension pamphlétaire de l’œuvre de Verhoeven. Doug Liman arrive à tirer le meilleur du jeu vidéo qui voit le héros recommencer ad nauseam la partie afin de vaincre l'ennemi. Cet aspect ludique est très réjouissant et provoque chez le spectateur une véritable jubilation, renforcée par un scénario qui ménage aisément son lot de rebondissements.  

Doug Liman tient ce pari jusqu'au bout, ne baissant jamais de rythme et faisant preuve de ses réelles qualités de filmeur. Ainsi, il ne tombe pas dans la surenchère pyrotechnique et numérique propre aux méga productions actuelles et se permet même quelques audaces stylistiques comme cette superbe séquence nocturne dans un Paris dévasté. Enfin, comme ne pas voir dans cette histoire une métaphore de Tom Cruise dont la carrière a souvent été déclarée morte avant qu'il ne se relève (presque) à chaque fois. Le comédien, très bien entouré par Emily Blunt, prouve une fois encore son flair et sa capacité à se renouveler. Ne passez pas à côté de cet excellent divertissement !

Antoine Jullien

Etats-Unis - 1h53
Réalisation : Doug Liman - Scénario : Christopher McQuarrie, Jez Butterworth et John-Henry Butterworth d'après le roman de Hiroshi Sakurazaka "All you need is kill"
Avec : Tom Cruise (Cage), Emily Blunt (Rita), Brendan Gleeson (Général Brighman), Bill Paxton (Master Sergeant Farell).



Disponible en DVD et Blu-Ray chez Warner Home Vidéo.

jeudi 3 juillet 2014

Festival Paris Cinéma 2014

 
Comme à chaque début d'été, le Festival Paris Cinéma s'installe durant une semaine dans la capitale afin de proposer au public une sélection d'une dizaine de longs métrages en compétition dont certains ont brillé lors du dernier festival de Cannes (Party Girl, Les Combattants, Jauja). 

Les berges de Seine seront à l'honneur avec plusieurs évènements dont un Ciné-Karaoké géant en ouverture le samedi 5 juillet et un ciné-concert par François Ripoche consacré à Tabou de Murnau le mercredi 9 juillet.

Une sélection d'avant-premières sera proposée au public qui pourra découvrir, en autre, la Palme d'Or 2014, le sublime Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan (voir Cannes-Premiers Jours), mais également d'autres longs métrages cannois parmi lesquels L'Homme qu'on aimait trop d'André Téchiné (voir Cannes - Jour 7), Les Nouveaux sauvages de Damian Szifron (voir Cannes Jour 3) et Sils Maria d'Olivier Assayas.

Winter Sleep, Palme d'or 2014

Les classiques du cinéma seront au rendez-vous à travers la programmation Paris Cinéclassics qui compte des chefs d’œuvres tel Autopsie d'un meurtre d'Otto Preminger, L'homme qui tua Liberty Valance de John Ford, The Servant de Joseph Losey mais aussi des raretés (le méconnu L'incident de Larry Peerce).

Enfin, Paris Cinéma explorera le nouveau cinéma français lors de la French Touch qui donnera la parole à la productrice Sylvie Pialat à laquelle le festival rend hommage ainsi qu'à plusieurs réalisatrices et actrices (Mona Achache, Valéria Bruni-Tedeschi, Camille Chamoux...) qui incarnent les nouvelles figures de la comédie française au féminin et qui participeront à une rencontre avec le public le mercredi 9 juillet.

Festival Paris Cinéma du 5 au 12 juillet.
Dans les cinémas Le Louxor, Gaumont Opéra, Nouveau Latina et Reflet Médicis. 
Renseignements : www.pariscinema.org


Découvrez la Bande Annonce du Festival Paris... par