dimanche 17 mai 2015

Mon Cinématographe à Cannes : Natalie Portman et un homard


Un homard était au menu de la compétition. On a pu découvrir le nouveau film de l'auteur du radical Canine, Yorgos Lanthimos. The Lobster (le homard donc !) raconte un futur proche, une sorte de monde parallèle dans lequel il est interdit d'être célibataire sous peine de se voir transformer en animal. 

John C. Reilly, Ben Whishaw et Colin Farrel dans The Lobster

Un postulat intriguant et absurde qui ne tient pas ses promesses car une fois que ce dispositif très élaboré et très méticuleusement mis en scène est éventé, Lanthimos n'en fait plus grand chose et gâche son récit dans une deuxième partie très laborieuse. Une curiosité toutefois : Colin Farrell bedonnant et apathique comme on l'a rarement vu à l'écran. 

Une Histoire d'Amour et de Ténèbres de Natalie Portman

Pour son premier film en tant que réalisatrice, Natalie Portman ne s'est pas facilitée la tâche en décidant d'adapter l’œuvre du romancier Amos Moz Une histoire d'amour et de ténèbres dans lequel l'auteur évoque sa jeunesse au moment de la création d'Israël tout en dressant un beau portrait de sa mère revenue des pogroms à la fin de la guerre. 

Mais si les intentions sont louables, la réalisation est elle trop impersonnelle et empruntée, lestée de scènes de cauchemar et de rêves inutilement esthétisantes et lourdement amenées. L'apprentie cinéaste s'est en plus donnée le rôle de cette mère irrémédiablement dépressive qui ne nous touche que par intermittence. Et elle pêche enfin par une trop grande révérence envers l'écrivain, n'osant pas aborder la matière plus sulfureuse de cette histoire trop bancale pour nous convaincre.

Antoine Jullien

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