lundi 30 novembre 2015

La critique cannoise de Mia Madre


Nanni Moretti est reparti bredouille du dernier festival de Cannes. Mia Madre, son treizième film, avait pourtant enthousiasmé les critiques et les festivaliers, touchés par l'histoire de Margherita (Margherita Buy) et de son frère (Nanni Moretti) qui vont accompagner leur mère dans ses derniers instants.

Un sujet grave traité avec délicatesse par Moretti qui ne se contente pas d'évoquer seulement le deuil comme il l'avait déjà fait dans La Chambre du Fils. Il convoque aussi le cinéma à travers le tournage d'un film dans lequel une réalisatrice doit diriger une star américaine exubérante et capricieuse incarnée par un irrésistible John Turturro. 

Les scènes comiques viennent de lui et il faut le voir, à table, raconter crânement ses rapports (imaginaires !) avec Stanley Kubrick pour avoir une idée plus précise du personnage. Mais le clown Turturro, qui n'a jamais été aussi latin à l'écran, doit affronter les états d'âme d'une réalisatrice peu aimable derrière laquelle se cache évidemment la figure de Moretti lui-même. 

Le cinéaste filme les affres de la création malmenés par les tourments intimes d'une vie personnelle chamboulée de fond de comble. Un film secrètement bouleversant, aux résonances profondes, en salles dès le 2 décembre. 

Antoine Jullien

Italie / France - 1h47
Réalisation : Nanni Moretti - Scénario : Nanni Moretti, Francesco Piccolo, Valia Santella
Avec : Margherita Buy (Margherita), John Turturro (Barry Hungins), Nanni Moretti (Giovanni), Giulia Lazzarini (Ada). 

mercredi 25 novembre 2015

Jeu-Concours La Chambre Interdite

 
Le réalisateur canadien Guy Maddin est parti à la recherche de films perdus, de leurs personnages et histoires imaginés par Hitchcock, Lubitsch, Stroheim et autres grandes maîtres. Avec Evan Johnson, il a constitué une série de courts métrages formant un long métrage, La Chambre Interdite, à découvrir en salles à partir du 16 décembre. 

25 vidéos racontent l'histoire de Forestier qui part à la recherche de Margot, la femme qu'il a tant aimée, kidnappée par l'Answang. 

En attendant la sortie, Mon Cinématographe, partenaire du film, vous propose une expérience transmedia du 25 novembre au 20 décembre. 

Chaque jour, une nouvelle vidéo sera mise en ligne sur un site partenaire pendant 48h. Passé ce délai, elle disparaît à moins que l'internaute ne la "collecte" par le moyen d'un bouton dédié.


En cliquant sur "collecter", la vidéo est sauvegardée sur le profil personnel de l'internaute sur www.lachambreinterdite.fr. Il compose alors une mosaïque de vidéos et reconstitue l'histoire. 

Les vidéos qu’il collecte sur les sites des partenaires sont ainsi sauvegardées et échappe à la disparition programmée au bout des 48h de mise en ligne.

L’internaute qui aura regardé et collecté les 25 vidéos participera au tirage au sort pour gagner un des lots suivants :

- abonnement d’un an à MUBI
- coffrets DVD intégrale de Guy Maddin
- 10x2 pass pour l’un des cycles cinéma à venir au Centre Pompidou : Sharunas Bartas / Hors Pistes / Jean-Marie Straub et Danièle Huillet / Jafar Panahi / Joao Pedro Rodrigues.

Voici le premier extrait du film "Les troublants souvenirs de Forestier" :

http://lachambreinterdite.fr/partenaire/xyV5

dimanche 15 novembre 2015

Quand la fiction ne peut pas se substituer à la réalité


Suite aux terribles attentats de Paris, le producteur et le distributeur du film Made In France de Nicolas Boukhrief ont décidé de repousser sa sortie, prévue mercredi prochain, à une date ultérieure. 

Une juste décision quand on connaît le sujet du film, l'infiltration d'un journaliste au sein d'une cellule djihadiste prête à commettre le chaos dans la capitale. Son affiche, montrant une kalachnikov se superposant à la Tour Eiffel, a également été retirée. 

Mon Cinématographe a pu le découvrir et comptait l'évoquer au moment de sa sortie. Mais la fiction ne doit pas, en ces heures sombres, se substituer à la réalité.

Nous avons une pensée forte pour toutes les victimes de ces attentats.

Spectre

 
James Bond renaît toujours de ses cendres. Au début des années 2000, la franchise commençait sérieusement à décliner jusqu'à ce que le réalisateur Martin Campbell et l'acteur Daniel Craig ne la réactive brillamment grâce à Casino Royale. Très décrié à l'époque, le comédien britannique est depuis devenu indissociable du célèbre agent secret. Skyfall a mis ensuite la barre très haut, le meilleur 007 depuis des lustres et peut-être le meilleur Bond tout court. La présence de Sam Mendes derrière la caméra n'y était pas pour rien de même que l'excellent scénario qui alliait profondeur psychologique et respect du mythe. Plus gros budget de l'histoire de la série (250 millions de dollars), Spectre se devait d'être à la hauteur. Hélas, son moteur est fâcheusement tombé à l'arrêt.

Suivant les dernières instructions de M laissées peu avant son décès, James Bond part en mission secrète à Mexico puis à Rome où il cherche à infiltrer une mystérieuse organisation criminelle dénommée Spectre. Au même moment à Londres, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale remet en cause les actions de Bond et l'existence même du MI6. 

Daniel Craig

Annoncée comme l'une des plus spectaculaires scènes jamais tournées, la séquence inaugurale de ce 24ème épisode est en effet assez impressionnante. Au cœur de la Fête des morts, à Mexico, James Bond traque un homme masqué qu'il finit par combattre dans un hélicoptère situé au-dessus de la foule. Le film démarre en trombe et laisse présager d'un bon cru. A son retour au Service de sa Majesté, l'espion, mis sur la touche après les dégâts causés dans la capitale mexicaine, décide d'aller contre sa hiérarchie en partant à la recherche du chef de Spectre. Les scénaristes malmènent à nouveau l'image d'un James Bond sur la sellette, prolongeant la veine plus dramatique entreprise dans Skyfall. Mais la comparaison s'arrête là.


Autant l'opus précédent parvenait à raconter les origines de 007 avec un minimum d'effets, autant ce 24ème épisode appuie lourdement sur le passé du personnage pour justifier l'apparition de nouveaux protagonistes. A ce titre, le méchant joué par Christoph Waltz paraît ridicule à côté de celui génialement incarné par Javier Bardem. Guère épaulé par le script, l'acteur se contente de rejouer une partition qu'il décline dorénavant de film en film. Les James Bond Girls ne tirent pas non plus leur épingle du jeu, de Léa Seydoux, terne et sans saveur, à la pauvre Monica Bellucci, presque humiliée dans un rôle minuscule et caricatural.
 
Spectre aura battu un record décerné par le fameux Guinness Book, celui de la plus grosse explosion jamais filmée. Mais c'est bien maigre comparé à la faiblesse du script qui aligne tous les poncifs de la franchise et que la réalisation toujours élégante de Sam Mendes ne parvient malheureusement pas à sauver. Croyant peu à son intrigue terriblement prévisible, le réalisateur livre un film inutilement long (2h30 !) et tellement invraisemblable (cette scène d'avion dans les Alpes !) que l'on se croirait revenu quinze ans en arrière. Si le hobby préféré de James Bond est la résurrection, le spectateur, lui, ne voudra pas revivre deux fois pareille déception. 

Antoine Jullien

Grande-Bretagne / Etats-Unis - 2h28
Réalisation : Sam Mendes - Scénario : John Logan, Neal Purvis, Robert Wade e Jez Butterworth
Avec : Daniel Craig (James Bond), Christoph Waltz (Bloefeld), Léa Seydoux (Madeleine Swann), Ralph Fiennes (M), Ben Whishaw (Q).  

Disponible en DVD et Blu-Ray chez Sony Pictures

lundi 9 novembre 2015

Interview de Michel Hazanavicius pour LaCinetek


Michel Hazanavicius fait partie des 26 cinéastes associés à LaCinetek. Le réalisateur oscarisé de The Artist nous livre ses impressions sur cette très louable initiative (voir article).
 
Mon Cinématographe : LaCinetek a été créée pour mettre à l'honneur le patrimoine et l'histoire du cinéma à travers le regard de cinéastes. Qu'attendez-vous d'une telle opération ? 

Michel Hazanavicius : A titre personnel, je suis très curieux de connaître les films qu'ont choisi mes collègues réalisateurs, d'avoir un aperçu de leur univers cinématographique. Chaque œuvre a été sélectionnée pour des raisons précises, solides. C'est très dur de choisir cinquante films. Je ne parlerais d'ailleurs pas forcément de qualité de films. Il ne s'agit pas que de grands films respectables.

- En effet, ce sont parfois plus des coups de cœur que des chefs d’œuvre ? Vous avez choisi notamment Les Galettes de Pont-Aven

Chaque réalisateur est libre, ce sont des choix personnels. J'ai mis les films qui ont compté pour moi à un moment donné comme Les Galettes de Pont-Aven ou La Chèvre. J'ai du voir Les Blues Brothers au moins huit fois en salle à sa sortie. A 14 ans, j'en étais un fan absolu. 

Le truculent Les Galettes de Pont-Aven, l'un des films favoris de Michel Hazanavicius

- Jean-Pierre Jeunet craint que la cinéphilie ne soit en danger. Il racontait qu'il était récemment devant des étudiants de cinéma à Rome et que très peu avaient vu La Dolce Vita. LaCinetek est-elle là pour palier un manque ? 

C'est une autre cinéphilie qui est en mouvement. Quand j'étais jeune, il n'y avait pas beaucoup de possibilités de voir un film. C'était précieux. Quand, à la fin des années 70, j'allais dans les salles art et essai pour des rétrospectives Bogart, je regardais des films qui dataient des années 50. Il faut accepter aujourd'hui l'idée que le public qui va voir des films tournés il y a 20-25 ans ont été réalisés au début des années 90. Les films des années 50 sont sans doute plus obscurs pour la nouvelle génération comme l'étaient pour nous les premiers films du cinéma muet. Quel est le point commun entre la cinéphilie et l'amour du cinéma ? L'envie de voir des films. En revanche, ce qui est sûr, c'est que les films n'ont plus ce pouvoir sacré qu'ils détenaient auparavant. 
 
Propos recueillis par Antoine Jullien

vendredi 6 novembre 2015

Le Fils de Saul

 
Un sujet et son réalisateur sont parfois si inextricablement mêlés que le film sonne comme une évidence. Le cinéaste hongrois László Nemes a perdu une partie de sa famille dans le camp d'Auschwitz. Une histoire qui le hante depuis toujours. Sur le tournage du film L'homme de Londres de Béla Tarr dont il était l'assistant, il découvre un livre de témoignages publié par le Memorial de la Shoah, des textes écrits par des membres des Sonderkommando dans lesquels ils décrivent leurs tâches quotidiennes et les règles du fonctionnement du camp d'extermination. Le réalisateur choisi alors l'un d'entre eux comme personnage principal. C'est par lui que l'indicible pourra être raconté.

Saul Ausländer est un Sonderkommando. Juif déporté, il est forcé d'assister les nazis dans leur plan d'extermination, chargé d'accompagner les victimes jusqu'aux chambres à gaz tout en les rassurant. Il les déshabille, les fait entrer puis débarrasse les corps, les brûle dans des crématoriums tout en nettoyant les lieux. Il découvre le cadavre d'un jeune garçon qu'il croit être son fils et décide de lui trouver une sépulture. 


Filmer la Shoah représente pour tout cinéaste un périlleux défi moral. László Nemes a eu raison de la dépeindre par le point de vue d'un travailleur de l'effroyable. La caméra du réalisateur ne se substitue pas à Saul, tel un regard subjectif, mais l'accompagne sans cesse. Souvent placée derrière son dos, elle capte des fragments de l'horreur, le plus souvent flous ou hors champ, à l'aide du format 1.33 qui resserre le cadre. Ainsi, elle ne rentre pas à l'intérieur des chambres à gaz car les Sonderkommando devaient rester à attendre que les déportés soient morts. Saul est au cœur de l'enfer et László Nemes, malgré son indéniable maîtrise, ne le rend pas esthétique. L'importance accordée au son, rempli de cris, de bruits sourds, de langues diverses, rend compte de manière saisissante du rythme infernal de l'usine de mort nazie. Rappelons que durant l'été 1944, 10000 à 12000 juifs furent assassinés chaque jour dans le camp d'Auschwitz-Birkenau.


Le cinéaste n'a pas voulu héroïser son personnage en ne créant pas d'empathie avec lui. Saul semble vide, impassible face à l'abomination qu'il vit au quotidien. Sa volonté presque dérisoire de trouver une sépulture à son fils paraît aller à l'encontre de la tentative d'évasion que prépare plusieurs déportés. Saul se dit lui-même "déjà mort" alors que les autres détenus lui reprochent "d'avoir abandonné les vivants." Mais peut-on encore être en vie lorsque l'on brûle des milliers de cadavres quotidiennement ? Cette image incroyable et terrifiante des cendres des victimes dispersées dans une rivière, envahissant l'écran, montre à quel point ces hommes ne survivent plus que dans la mort. 

Saul se sait condamné car les Sonderkommandos étaient eux-mêmes régulièrement éliminés. Son acte de désobéissance, c'est son fils. A moins que ce ne soit pas le sien. László Nemes entretient l’ambiguïté, et cette quête désespérée se transforme en une métaphore de la résistance face à la barbarie. L'enfant deviendra un symbole jusque dans la dernière séquence, magistrale. Même si la distance souhaitée par László Nemes pourra en éloigner certains, Le Fils de Saul, Grand Prix du Festival de Cannes, est une œuvre importante et nécessaire. Contre l'oubli. 

Antoine Jullien

Hongrie - 1h47
Réalisation : László Nemes - Scénario : László Nemes et Clara Royer
Avec : Géza Röhrig (Saul), Levente Molnár (Abraham), Urs Rechn (Oberkapo Bierderman). 

Disponible en DVD et Blu-Ray chez Ad Vitam

jeudi 5 novembre 2015

Ouverture de LaCinetek

 
Un fantasme de cinéphile devient réalité. Imaginez vos films de chevet commentés par des réalisateurs de renom. L'idée un peu folle de Pascale Ferran, Cédric Klapisch, Laurent Cantet et Alain Rocca (le président d'UniversCiné), prend vie grâce à l'ouverture aujourd'hui de LaCinetek. 

Autour de Fleur Pellerin, la Ministre de la Culture, Pascale Ferran a évoqué lors d'une conférence de presse cette aventure enthousiasmante et audacieuse, regrettant le temps révolu des ciné-clubs qui ont forgé sa cinéphilie. A ses côtés, une bonne partie des cinéastes investis dans le projet.
 
LaCinetek.com est la première offre de Vidéo à la Demande dédiée aux grands classiques du cinéma. Son catalogue comporte près de 1000 films. 400 sont actuellement accessibles sur la plateforme dont 130 en exclusivité VàD. Les autres sont en cours d'acquisition ou bloqués pour des problèmes d'ayant droits. 

Alain Rocca, Pascale Ferran, Laurent Cantet et Cédric Klapisch 
 
26 réalisateurs, français et étrangers, (Jacques Audiard, Michel Hazanavicius, Costa-Gavras, Jean-Pierre Jeunet, James Gray, Bong Joon-ho, Ira Sachs...) ont choisi chacun 50 longs métrages du XXème siècle, provenant du monde entier, des chefs d’œuvre incontournables aux raretés, qu'ils présentent dans des bonus exclusifs. Des documents d'archives, tel la collection "Cinéastes de notre temps", sont également disponibles.

Chaque mois, un nouveau cinéaste dévoilera sa "cinémathèque idéale".

Les films, en version HD et SD, sont visibles à la location (48H) ou à l'achat.

Face au déficit de transmission, LaCinetek propose au public de (re)découvrir le patrimoine cinématographique de manière ludique et passionnée, à l'aide des nouvelles technologies. Une initiative ambitieuse et nécessaire qu'il faut saluer, en ces temps malheureux d’amnésie collective.

Antoine Jullien

Renseignements : http://www.lacinetek.com/

mercredi 4 novembre 2015

The Walk - Rêver plus haut

 
L'étonnante histoire de Philippe Petit a déjà donné lieu à un passionnant documentaire réalisé par James Marsh, Le Funambule, primé aux Oscars en 2009. Jamais avare de tours de force technologiques, Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Forrest Gump, Seul au monde) y a vu matière à une nouvelle aventure visuelle comme il en a le secret. Depuis la fin de sa parenthèse de la perfomance capture, guère concluante, le cinéaste a retrouvé son art du récit, d'abord dans le très sous-estimé Flight, et aujourd'hui dans The Walk, qu'il déploie ici avec un bonheur inégal.

Philippe Petit est mondialement célèbre depuis ce jour du 7 août 1974 où il remporta un pari fou, celui de joindre, sur un fil suspendu au dessus du vide, les deux tours du World Trade Center, alors à peine achevées.

Autant prévenir le spectateur d'emblée : le morceau de bravoure du film tant attendu n'intervient que dans sa dernière demi-heure. Il faut auparavant supporter une première partie calamiteuse qui voit soudain Robert Zemeckis pris dans les filets d'un cinéma très (trop) old school. La façon dont Philippe Petit raconte son épopée, assis sur la Statue de la Liberté, semble tout droit sortie d'une mauvaise image d’Épinal. L'emploi systématique de l'anglais, alors que Petit est français et vit à Paris, est grotesque, et dénote dans le choix de Joseph Gordon-Levitt, un acteur américain parlant la langue de Molière comme une vache espagnole, une faute de casting majeure. Enfin, cette représentation périmée d'une époque et d'une France de vulgaire carte postale ringardise encore un peu plus le film qui n'est pas aidé par ses dialogues prévisibles ni par la faiblesse des scènes "à faire". 

Joseph Gordon-Levitt

Les motivations profondes de Philippe Petit n'intéressent manifestement pas Zemeckis, le funambule lui-même ayant déclaré à plusieurs reprises "qu'il n'y avait pas de pourquoi". Le cinéaste filme alors ce qu'il sait faire de mieux : l'évasion, l'envie d'échapper à une terne réalité pour accomplir un rêve insensé. A l'instar de plusieurs personnages du cinéaste, Petit a ce besoin impérieux de vivre l'extraordinaire, et la caméra de Zemeckis, devenue vertigineuse grâce à l'emploi en profondeur de la 3D, accompagne gracieusement ce geste plein de panache. Le spectateur aura patienté longtemps avant de frissonner, mais ces quelques instants de magie justifient le déplacement.

Les deux tours jumelles, qui nous écrasent de leur puissance, trouvent enfin "une âme", selon l'un des protagonistes. Cette vision presque fantasmée fait évidemment écho aux tragiques évènements qui les ont réduit en miettes. Las, l’optimisme forcené de Zemeckis ne contrariera pas une perception de l'Amérique et de ses fondations que l'on aurait espérée plus lucide et moins naïve. Imprimer la légende coûte que coûte, toujours et en tout lieu. Tel est le crédo du cinéaste.

Antoine Jullien

Etats-Unis - 2h03
Réalisation : Robert Zemeckis - Scénario : Robert Zemeckis et Christopher Browne d'après le livre de Philippe Petit
Avec : Joseph Gordon-Levitt (Philippe Petit), Charlotte Le Bon (Annie Allix), Ben Kingsley (Papa Rudy), Clément Sibony (Jean-Louis).

Disponible en DVD et Blu-Ray chez Sony Pictures