lundi 16 mai 2016

Mon Cinématographe à Cannes : Les premiers éclats de rire du festival


Au festival de Cannes, il est rare de rire aux éclats durant les projections. On doit ce petit miracle à un long métrage que l'on attendait pas vraiment, Toni Erdmann de la réalisatrice allemande Maren Ade, présenté en compétition et qui est sans conteste la première excellente surprise du festival. 

Tonie Erdmann de Maren Ade

Malgré les 2h42 de projection, on ne s'ennuie pas une seconde devant cette relation conflictuelle entre un père un peu brindezingue et sa fille, working girl très stressée. Le film, surprenant et imprévisible, regorge d'instants saugrenus et hilarants, à l'image de cet homme farfelu qui aime endosser différents personnages. Sa fantaisie très contagieuse va finir par atteindre sa fille et leur permettre, à l'un et à l'autre, de se retrouver. Malgré un épilogue un peu démonstratif et inutile, le film a été très applaudi et figure déjà en bonne place au palmarès, notamment pour son formidable duo d'acteurs, Sandra Muller et Peter Simonichek (sortie le 17 août). 

Mal de Pierres de Nicole Garcia

Pour la cinquième année consécutive, Marion Cotillard présente un film en compétition. Mal de Pierres de Nicole Garcia est l'adaptation du roman de Milena Angus, l'histoire d'une femme tourmentée dans la France des années 50 qui va accepter d'épouser un ouvrier agricole puis connaître une passion amoureuse avec un soldat revenu de la guerre d'Indochine. 

L'aspect romanesque du film, très retenu, est assez réussi, et convient bien au cinéma de Nicole Garcia qui aime privilégier la psychologie de ses protagonistes. Marion Cotillard, tout en intériorité, livre une belle prestation, bien entourée par ses partenaires dont Louis Garrel qui s'affine de film en film. Mais victime d'une forme un peu trop classique et de rebondissements pas toujours crédibles, le film n'a pas provoqué notre emballement mais pourrait bien séduire le public lors de sa sortie prévue le 19 octobre. 

Mademoiselle de Park Chan-Wook

Park Chan-Wook était lui très attendu en compétition. Le réalisateur de Old Boy signe son premier film d'époque dont l'action se déroule dans les années 30, à l'époque où la Corée était occupée par le Japon, narrant les manigances d'un escroc qui engage une jeune femme pour être la servante d'une riche héritière qui vit dans un immense manoir reculé. 

Une œuvre passionnante sur la manipulation et les faux-semblants dans laquelle Park Chan-Wook se renouvelle, délaissant un temps sa violence graphique pour une explosion de sensualité qui envahit tous les pores de l'image. Un film de pure mise en scène, au scénario retors et brillant, qui mériterait lui aussi de se retrouver au palmarès (sortie le 5 octobre).

Antoine Jullien

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