dimanche 15 mai 2016

Mon Cinématographe à Cannes : Luchini irrésistible, Spielberg en petite forme


Le festival de Cannes se poursuit avec deux fortes personnalités du monde du cinéma. 

Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg

La légende Steven Spielberg, président du Jury de l’édition 2013, est venu présenter Hors Compétition Le Bon Gros Géant, une nouvelle adaptation du roman de Roald Dahl, soit l'histoire d'amitié entre une petite fille et un géant dans le monde merveilleux et dangereux de ces imposantes créatures. 

A contrario de Charlie et La Chocolaterie, aucune trace ici de bizarrerie dans une lecture d'un conte que Spielberg définit lui-même comme dénué de tout cynisme. Si la réalisation est techniquement irréprochable, utilisant le même procédé de performance capture que Les Aventures de Tintin, l'ensemble, beaucoup trop lisse, ne soulève pas l'enthousiasme. Même si le réalisateur de Jurassic Park n'a plus rien à prouver, il a perdu un peu de sa magie (sortie le 20 juillet).

Ma Loute de Bruno Dumont

La série P'tit Quinquin avait marqué un virage dans la carrière de Bruno Dumont. Connu jusqu'alors pour être un cinéaste excessivement austère et cérébral, il développait une nouvelle facette empreinte de burlesque et de douce folie. Avec Ma Loute, présenté en compétition, il poursuit dans la même veine, mélangeant comédiens non-professionnels et vedettes (Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valéria Bruni-Tedeschi), les réunissant dans le Nord de la France du début du XXème siècle. 

Hélas, Bruno Dumont échoue cette fois dans son entreprise. Les figures comiques se répètent inlassablement, l'intrigue, absconse, s'égare, et les comédiens attendus sont soit sous-exploités, soit dans une outrance bien vite fatigante. Déployant la même vision dégénérée du Nord où le cannibalisme et l'inceste cohabitent tant bien que mal, le cinéaste, malgré quelques éclats, délivre un film tristement interminable, transformant le spectateur en dindon d'une farce poussive et finalement assommante (en salles depuis le 13 mai). 

La vraie curiosité vient de Fabrice Luchini qui pour la première fois endosse un vrai rôle de composition. Nous avons demandé à l'acteur s'il comptait renouveler l'expérience. Il nous a répondu à sa manière, drôle et inspirée, évoquant tour à tour Mon Cinématographe et les apéros, dans un numéro irrésistible.

Antoine Jullien

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