vendredi 20 mai 2016

Mon Cinématographe à Cannes - Robert De Niro présente Hands Of Stone



Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémeaux, a souhaité rendre hommage à Robert De Niro avec la présentation, Hors Compétition, de Hands Of Stone de Jonathan Jakubowicz qui revient sur la carrière du boxeur panaméen Roberto Duran. De Niro campe Ray Arcel, l'entraîneur du champion interprété par l'acteur de Carlos, Edgar Ramirez.

Hands Of Stone de Jonathan Jakubowicz

A mille lieux de la puissance d'un Raging Bull, le film, honnête, se laisse voir même si la mise en scène lourdingue le dessert grandement, amplifié par un montage frénétique. Après une série de films indignes, dont le dernier en date, Dirty Papy, semblait définitivement l'entraîner dans l'abime, De Niro fait cette fois bien le job, tout en sobriété. On ne peut s'empêcher d'être (encore) impressionné par ce monstre sacré, président du jury en 2011, et qui trouve dans le Festival de Cannes un reflet glorieux de ses grandes œuvres passées. L'annonce, au Marché du Film, de la production de The Irishman, le futur projet de Martin Scorsese, conjuguera peut-être cela au présent.

Aquarius de Kornel Mendonça Flhlo

Le vent du Brésil a soufflé sur la compétition avec la présentation de Aquarius de Kleber Mendonça Filho. L'histoire d'une femme d'une soixantaine d'années qui vit dans un immeuble plutôt cossu de Rio, menacé d'être racheté par un promoteur insistant. Elle va résister et lutter pour ne pas le vendre.

Le cinéaste, découvert avec Les Bruits de Récife, signe un assez beau film sur l'héritage et les souvenirs qu'on ne veut pas laisser derrière soi, dressant aussi une critique sous-jacente de la bourgeoisie brésilienne, pétrie de contradictions. Il est dommage que le film soit trop long (il aurait pu être amputé d'une demi-heure) et finisse par s’essouffler, répétant les mêmes principes de mise en scène jusqu'à l'excès. Mais Sonia Braga irradie le film de sa présence et les plans sur son visage sont les plus beaux qu'on ait pu voir durant ce festival. Elle est désormais l'une des grandes favorites pour le prix d'interprétation.

Antoine Jullien

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire